Pas toujours facile d'être un touriste en Espagne !
Publié : 13 juin 2025 à 14h14 par Ludovic Vilain
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La saison estivale commence à peine que déjà les problèmes se multiplient en Espagne face à l'afflux de touristes. Dans les îles comme les Baléares ou les Canaries, la population locale manifeste son hostilité et en Catalogne des vacanciers ont récemment trouvé porte close en arrivant à leur hôtel.
Si la situation n'était pas si conflictuelle on pourrait s'en amuser et même se prendre à fredonner une chanson du genre "Dur dur d'être un touriste". Mais ce qui se passe en ce moment chez nos voisins espagnols alerte surtout sur les problèmes et les conséquences du surtourisme. Et récemment, la situation n'a pas vraiment évolué dans le bon sens.
Vous le savez sans doute, l'Espagne talonne la France dans le classement des pays les plus touristiques au monde. Si nous conservons en effet le premier rang des pays les plus visités, les chiffres de nos voisins espagnols témoignent d'une croissance constante du nombre de vacanciers. Et en ce début de saison estivale, tous ne sont pas les bienvenus, notamment dans les archipels des Baléares et des Canaries, mais pas seulement.
Aux Baléares en effet, l'île d'Ibiza va encore recevoir cet été des hordes de fêtards venus danser toute la nuit, et parfois même en plein jour, au son des plus grands DJs. Une culture de la fiesta qui, si elle participe à la réputation de la destination, agace aussi les locaux qui ont hâte de retrouver le calme de l'arrière saison. Mais pour cela il faudra attendre le mois d'octobre. Et aux Canaries, la crise de nerfs est quasi permanente chez les habitants vu que la destination promet du soleil toute l'année. Avec quand même un pic de fréquentation en été ce qui là-aussi, commence à taper sur les nerfs des insulaires.
Dans l'archipel situé au large des côtes africaines, l'île de Tenerife est particulièrement exposée aux dérives du surtourisme depuis quelques années. A tel point que récemment on a vu fleurir là-bas des manifestations hostiles aux voyageurs étrangers. Certains habitants n'hésitent même plus à défiler sur les plages, au milieu des serviettes, en brandissant des pancartes intimant l'ordre aux baigneurs de rentrer chez eux. Pas très accueillant tout ça ! A Tenerife toujours, on a rapporté que récemment, des voitures de location, facilement identifiables, ont été incendiées. Et pour enfoncer le clou, des locaux sont même allés jusqu'à écrire l'inscription "Kill a tourist" sur un mur de la ville. Et ça veut dire " Tuez un touriste" quand même, soit ni plus ni moins qu'un appel au meurtre. Alors, si l'agacement des populations locales peut se comprendre quand elles subissent à répéttion des comportements dégradants de la part des vacanciers, il faut avouer qu'à ce niveau-là de haine, la lune de miel des européens avec les plages espagnoles est peut-être en train de se terminer.
Malgré cela, nous sommes encore nombreux à réserver un séjour ou un week-end chez nos voisins ibériques, en assumant peut-être le risque d'être maltraités. Après tout les vacances ça n'a pas de prix, à condition que tout se passe bien ... et c'est certainement ce que pensait ce groupe de touristes en arrivant le week-end dernier dans la station balnéaire de LLoret de Mar sur la Costa Brava. La dizaine de vacanciers avait en effet réservé son séjour sur internet mais en arrivant sur place, ils ont eu la mauvaise surprise de voir que leur hôtel était fermé, pour travaux. Furieux, certains ont donc laissé éclaté leur colère en forçant l'entrée de l'auberge et en brisant des vitres. Ils ont été ensuite pris en charge par l'office de tourisme local. Le propriétaire de l'hôtel lui, s'est défendu d'être fautif. Il a en effet repris la gestion de l'établissement récemment et assure avoir fait le nécessaire pour bloquer les réservations pendant les travaux de rénovation. Un bug technique pourrait donc être à l'origine de cette mésaventure.