Attention aux radars si vous roulez en Italie !

Publié : 12 juin 2025 à 14h39 par Ludovic Vilain

La célèbre Fiat 500
La célèbre Fiat 500
Crédit : CCO / Image d'illustration

Il y a du nouveau sur les routes italiennes depuis ce jeudi 12 juin. Un décret du ministère des transports entre en vigueur pour encadrer l'utilisation des radars et limiter les abus. Et ça devrait faire du bien parce qu'en la matière comme au football, les italiens sont champions du monde !

L'affaire Andrea Ferretto était encore sur toutes les lèvres il y a peu chez nos voisins italiens et dans la presse locale et nationale. Cet automobiliste piémontais a déclenché la colère et les protestations de l'opinion publique quand il a révélé ce qu'il lui est arrivé au volant de sa voiture. Ce conducteur a en effet cumulé 28 000 euros d'amendes en six mois pour excès de vitesse. Pendant cette période, il aurait dépassé chaque jour la limite autorisée et s'est fait flasher quasiment à chaque fois par un radar dissimulé dans un virage. C'est pas juste aurait dit Calimero. Mais en revanche c'est assez lucratif pour les caisses de l'état. Et c'est bien là le problème.

L'an dernier par exemple, les radars mobiles et automatiques ont permis d'engranger 1,7 milliards d'euros de recettes fiscales. Un record absolu dans le pays et même au niveau européen. Et parmi les plus gros contributeurs à cette manne financière, on a aussi beaucoup parlé d'un petit village italien qui a défrayé la chronique. Carrodano, situé dans la région de Ligurie a décroché en effet la médaille d'or des amendes pour excès de vitesse. Alors que le village n'est peuplé que de 465 habitants, il a empoché en 2024 plus de 800 000 euros averc un seul radar ! Et du coup, en Italie, on a commencé à se méfier, et plusieurs voix, notamment chez les parlementaires, se sont élevées pour réclamer une réglementation plus stricte et mieux encadrée. Avec un objectif clair, limiter les abus dans un pays largement en tête de l'installation des radars en Europe.

La législation chez nos voisins transalpins évoluent donc dès aujourd'hui, un an jour pour jour après l'entrée en vigueur d'un décret du ministère italien des transports. Il était temps nous direz-vous. Mais ce délai était en fait nécessaire pour permettre aux collectivités locales de s'adapter aux nouvelles mesures.

Selon nos confrères d'Auto Plus, des spécialistes en la matière, la nouvelle réglementation impose par exemple que les radars, fixes ou mobiles, soient installés dans des zones où le risque d'accident est prouvé. Des zones accidentogènes dans le jargon. Les communes ne pourront donc plus les disposer où bon leur semble, en espérant ainsi maximiser leurs gains. De la même manière, les municipalités doivent dorénavant respecter une distance minimale entre deux équipements de contrôle de la vitesse. Une distance qui a été fixée à un kilomètre en milieu urbain et quatre kilomètres en dehors des agglomérations. Les communes doivent également respecter un écart de 500 mètres entre le panneau de l'agglomération et le radar. Sinon c'est trop facile, les conducteurs ont à peine le temps de ralentir. Même si vous nous ferez remarquer et vous aurez raison, qu'au volant, l'important c'est d'anticiper.

Et justement, à propos d'anticiper, la nouvelle réglementation enfonce le clou. Eh oui, depuis ce matin en Italie, tous les radars doivent être visibles et signalés au moins un kilomètre à l'avance. Une nouveauté qui doit mettre fin aux radars fixes dissimulés. Pour rappel d'ailleurs, et à titre de comparaison pour nous nous qui râlont toujours, en Italie aujourd'hui, on compte 11 000 radars en activité dans tout le pays. En France c'est 3780. Comme quoi, la dolce vita sur la route, c'est peut-être plus chez nous que chez nos voisins italiens.