Une Marche des Fiertés très militante à Buenos Aires.
Publié : 5 novembre 2024 à 14h52 par Ludovic Vilain
Des milliers de personnes ont défilé dans les rues de la capitale argentine samedi 2 novembre pour défendre les droits de la communauté LGBT. Et le gouvernement du Président Javier Milei, au pouvoir depuis bientôt un an en a pris pour son grade.
Ils étaient très nombreux dans le centre de Buenos Aires samedi dernier à arborer les couleurs du fameux drapeau arc en ciel pour défendre leurs droits. La communauté gay, lesbienne ou trans de tout le pays avait convergé pour cette traditionnelle Marche des Fiertés sur fond de revendications envers le gouvernement au pouvoir.
Depuis l'arrivée du président ultra-libéral Javier Milei au pouvoir en décembre 2024, les personnes LGBTQIA+ s'inquiètent en effet des prises de postition et des mesures de son gouvernement. Elles sont donc descendues en masse dans la rue pour revendiquer l'urgence à se rendre visibles et protester contre l'hostilité mais aussi l'austérité du pouvoir perçues comme discriminatoires. Le tout dans une ambiance festive, colorée et musicale mais sans jamais perdre de vue leurs revendications politiques. Parmi les mots d'ordre de la manifestation, beaucoup visaient directement l'exécutif à qui la communauté gay et lesbiene reproche entre autres des coupes budgétaires notamment dans le domaine de la santé et qui peuvent affecter les personnes vivant avec le VIH. Cette Marche des Fiertés édition 2024 réclamait également " une loi Trans intégrale et une loi anti-discrimination".
Dans le défilé qui menait les chars et les manifestants vers la Plaza de Mayo, siège de la présidence, on pouvait aussi entendre nombre de chants et de slogans qui faisaient référence à une récente polémique causée par le ministre de la Justice Mariano Cuneo Liberona. En août dernier, lors d'une commission parlementaire il a dit rejeter " la diversité des identités sexuelles qui ne correspondent pas à la biologie. Le genre seul, c'est fini. Pour nous les valeurs c'est la famille, qui est le centre de la société et de l'éducation". Des propos largement critiqués dans les rangs de la marche, même si depuis son arrivée au pouvoir le gouvernement de Javier Milei n'a jamais caché son hostilité au féminisme et aux thématiques de genre. Le Président Milei, comme il l'avait promis pendant sa campagne a par exemple supprimé le ministère de la Femme et l'Institut contre les discriminations fondé en 1995.
Parmi les participants à cette Marche des Fiertés et entre deux sonos à plein volume, la plupart étaient donc là pour faire enttendre leur voix et estimaient que cette édition 2024, vu le contexte politique, était bien l'une des marches les plus importantes de ces dernières années. Et ils étaient aussi nombreux à se remémorer des propos anciens du Président Milei qui contre attente a un jour déclaré être favorable aux unions entre personnes de même sexe. Un contrat avait-il ajouté qui peut se faire à deux, à trois, ou à cinquante si on veut, voire même avec un éléphant s'il est consentant". A vous de juger.