Crise de l’eau potable en Uruguay : Google dans le viseur
Publié : 17 juillet 2023 à 9h30 par Iris Mazzacurati
La sécheresse qui frappe actuellement le pays prive une grande partie de ses habitants d’eau potable. Dans ces conditions, la population voit d’un très mauvais œil la construction par Google d’un centre de données nécessitant des millions de litres d’eau.
La sécheresse qui sévit actuellement en Uruguay du fait du réchauffement climatique est la pire depuis 74 ans.
La moitié des 3,5 millions d’habitants n’ont plus accès à une eau potable saine, puisque le réservoir de Paso Severino (le plus grand du pays) n’est plus rempli qu’à 2% à peine de ses capacités.
A Montevideo, la capitale, les Uruguayens se résignent difficilement à consommer une eau de bien moindre qualité, dont la couleur marron les repousse. Une eau, par ailleurs, trop salée que l’OSE (l’entreprise publique de distribution d’eau) mélange à l’eau douce en provenance de l’estuaire du Rio de la Plata.
Google pointée du doigt
La situation est intenable et les habitants manifestent leur mécontentement dans la rue en pointant du doigt le géant américain Google.
La firme prévoit en effet la construction d’un gigantesque centre de données dont les serveurs pomperaient 7,6 millions de litres d’eau quotidiens pour leur entretien - soit la consommation d’eau de 55 000 personnes.
De son côté, le gouvernement assure que Google envisagera un centre de données de moindre taille et reçoit la certitude de la multinationale américaine que les chiffres préliminaires (comme la consommation d’eau) feront l’objet d’ajustements.
Cependant, le gouvernement n’en démord pas : c’est uniquement la sécheresse qui est incriminée ; une explication qui ne passe pas auprès de la population parmi laquelle 500 000 personnes n’ont pas les moyens de s’acheter des bouteilles d’eau dans le commerce.
Si la pluie ne tombe pas très vite pour remplir le réservoir de Paso Severino, il y a de fortes chances que le pays ne dispose plus d’une goutte d’eau potable dans les prochains jours.