Les enfants retrouvés dans la jungle se cachaient de leur beau-père violent

29 juin 2023 à 13h00 par Iris Mazzacurati

Les enfants ont été livrés à eux-même 40 jours dans la jungle amazonienne.
Les enfants ont été livrés à eux-même 40 jours dans la jungle amazonienne.
Crédit : Capture écran Twitter @Alertas_RD

Une centaine de soldats colombiens, des hélicoptères, mais aussi des indigènes s'étaient portés à leur secours. Les enfants égarés seuls dans la jungle amazonienne après le crash de leur avion le 1er mai avaient été retrouvés 40 jours plus tard. Aujourd'hui, la grand-mère explique pourquoi ils n'ont pas été retrouvés plus vite...

Dans une interview donnée à nos confrères du Parisien, la grand-mère des enfants dont ils sont particulièrement proches, révèle la raison pour laquelle Lesly, 13 ans, Soleiny, 9 ans, Tien Noriel, 5 ans et Cristin, 1 an, n'ont pas été retrouvé plus rapidement en dépit des moyens engagés. 

Toujours hospitalisés depuis le 9 juin, leur grand-mère Fatima, 55 ans, ne les lâche pas. Elle décrit les enfants comme 
"toujours profondément choqués." 

S'ils ont survécu, c'est grâce à la plus grande, Lesly. "Quand elle a vu sa mère morte, la tête fendue, explique-t-elle au Parisien, elle lui a arraché le bébé des bras. Puis elle s’est dirigée vers la carcasse de l’avion. À bord, elle a trouvé 5 kg de farine de manioc." La jeune fille de 13 ans, élevée par sa famille à la fois à l'Occidentale et dans les traditions de la communauté des Chukiki, a su cueillir des fruits dans la forêt "qu’elle épluchait et qu’elle mâchait longuement pour en récupérer le jus. Elle le mélangeait ensuite à la farine précuite pour faire un biberon pour sa petite sœur d’un an."

Au-delà du crash, un drame familial 

Quand on lui demande pourquoi les enfants n'ont pas été retrouvés plus rapidement, alors qu'ils étaient qu'à 5 km du site et qu'une centaine de militaires quadrillait la zone, Fatima répond : "La vérité, c’est que les enfants se sont cachés. Lesly avait la trouille de Ranoque, son beau-père." Un homme qu'elle décrit comme "extrêmement violent", qui battait sa mère et aurait aussi tenté d’abuser sexuellement de Lesly.

Lorsque les avions militaires diffusaient l'appel de la grand-mère pour leur dire de ne pas bouger, l'aînée des enfants a cru à un piège tendu par son beau-père. Elle a donc caché ses frères et sœurs de plus belle. 
Sauf qu’au bout de 40 jours, à bout de forces, elle s'est résignée à se manifester quand elle a entendu les membres de la communauté Murui, partis à leur recherche. 

Aujourd'hui, le calvaire n'est malheureusement pas fini. "Une longue bataille judiciaire commence, explique l'aïeule, nous demandons la garde exclusive des quatre enfants. Il faut les protéger !"