En Italie, Florence sature face à l'afflux de touristes.

Publié : 29 novembre 2024 à 15h59 par Ludovic Vilain

Florence, en Toscane.
Florence, en Toscane.
Crédit : CC0 / Image d'illustration

A la fin de l'année, plus de 15 millions de touristes auront visité la ville de Florence en Toscane. Un record dont se passeraient bien les locaux. Ils sont à l'inverse de plus en plus nombreux à partir pour fuir les visiteurs étrangers.

Le débat du surtourisme n'en finit pas d'agiter nos voisins italiens. Récemment la ville de Venise a mis en place une taxe pour les touristes et aujourd'hui c'est en Toscane que la polémique fait rage entre les habitants et certains professionnels du tourisme. La ville de Florence, connue pour ses célèbres musées et son climat tempéré est en effet en passe de battre un record de fréquentation. Fin décembre, ce seront au total plus de 15 millions de visiteurs qui auront posé leurs valises dans la belle cité, une ville à peine plus grande qu'un arrondissement de Paris. Et face à ce surtourisme, les florentins sont démunis et à bout de nerfs.

En cause principalement, la multiplication des locations de meublés touristiques dans le centre historique et une législation pas vraiment favorable aux propriétaires italiens qui voudraient louer leur bien à des locaux. Du coup, beaucoup de florentins choisissent aujourd'hui l'exil et les chiffres parlent d'eux-mêmes. Chaque année ils sont environ 7000 à quitter la ville et en deux ans par exemple, le nombre de locations touristiques de type Airbnb a progressé de 30 % et fait grimper les loyers en flèche. Et selon la fédération des hôteliers, 40% des propriétaires de locations touristiques possèdent au moins 4 appartements disponibles sur le marché. En France, à titre de comparaison, seule la location de votre résidence principale est autorisée sur les plateformes et à New-York par exemple, les locations touristiques de moins de 30 jours sont désormais interdites.

Les Florentins, eux, commencent donc à s'organiser pour limiter ces abus et les nuisances qui en découlent. Mais s'ils en ont assez du bruit des valises à roulettes et des boîtes à clés qui poussent comme des champignons, leurs moyens d'actions restent limités. Un collectif fait bien pression sur la municipalité mais les résultats pour limiter ce surtourisme se font attendre. D'autant qu'en face des habitants énervés, d'autres locaux y trouvent leur compte. A Florence en effet, il est beaucoup plus rentable  pour un propriétaire de louer son appartement en meublé touristique plutôt qu'en longue durée. En cause, la loi italienne qui ne les protège pas en cas de loyers impayés. Pire, si un propriétaire veut expulser un locataire mauvais payeur, cela prend en moyenne entre deux et quatre ans et pendant ce temps-là, le propriétaire est quand même redevable de taxes sur des revenus qu'il ne touche plus.

Aux dernières nouvelles, la mairie de Florence vient néanmoins de gagner une première bataille dans sa guerre contre le surtourisme. Elle a en effet décidé d'interdire les fameuses boîtes à clés qui permettent d'accéder à votre location touristique de manière autonome. Mais il reste encore du temps avant de pouvoir à nouveau se promener tout seul ou en amoureux sur le fameux Ponte Vecchio.