Brésil : après le viagra, des implants péniens pour les soldats

Publié : 13 avril 2022 à 10h43 par Iris Mazzacurati

Parade de l'armée brésilienne
Crédit : CC by Victor Soares/ABr

Les pilules de viagra, et maintenant les prothèses péniennes : un député a révélé mardi que le ministère de la Défense brésilien avait acheté 60 implants péniens gonflables pour les militaires.

"J'ai identifié une dépense MILLIONNAIRE concernant des prothèses péniennes pour l'armée", a déclaré dans un communiqué le député de centre-gauche Elias Vaz, qui avait déjà révélé lundi l'achat de 35 000 comprimés de viagra pour les soldats

 

Le parlementaire dit avoir obtenu l'information concernant les implants péniens sur le Portail de la transparence du gouvernement, qui permet de consulter sur demande des données sur les dépenses publiques. 

D'une valeur unitaire de 9 900 à 12 000 euros, ces prothèses en silicone de 10 à 25 centimètres de long ont coûté quelque 3,5 millions de reais (688 000 euros) au gouvernement, selon M. Vaz.

Le ministère de la Défense n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat. 

L'objet d'une enquête

"Le peuple brésilien a du mal à obtenir des médicaments dans les centres de soins et un groupe est traité avec des prothèses extrêment coûteuses", a déploré M. Vaz. 

Il a promis de saisir la justice, avec le sénateur de centre-droit Jorge Kajuru, afin que d'éventuelles irrégularités puissent faire l'objet d'une enquête.

Les implants péniens sont utilisés pour soigner les troubles de l'érection, tout comme les comprimés de viagra. 

Le ministère de la Défense avait expliqué lundi au sujet du viagra que "l'acquisition de sildenafil" était "destinée au traitement de patients atteints d'hypertension artérielle pulmonaire".

Cette justification n'avait pas empêché les internautes de s'y donner à cœur joie sur les réseaux sociaux, certains d'entre eux évoquant notamment le souvenir de la "dicta-dure" militaire, avec des généraux au pouvoir de 1964 à 1985. "Avec ces pilules, l'armée va pouvoir se foutre encore plus de la démocratie", avait ironisé le site satirique Sensacionalista.

 

(Avec AFP)