Vénézuela : Nicolas Maduro lance un ultimatum au programme Covax
Publié : 6 juillet 2021 à 8h00 par Jérome Pasanau
Le président vénézuélien Nicolas Maduro a lancé dimanche 4 juillet, un ultimatum au programme Covax visant à garantir un accès équitable aux vaccins anti-Covid 19, assurant que son pays a payé ces vaccins, mais ne les a toujours pas reçus.
« Le système Covax a échoué. Nous avons rempli notre part (...) On a dû jouer, faire de la magie pour débloquer des fonds qui avaient été gelés », a déclaré Nicolas Maduro à la télévision nationale, précisant que son pays avait payé 120 millions de dollars au système de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) sans rien recevoir. « J'ai donné des instructions précises (...) pour qu'on agisse cette semaine et lancer un ultimatum au système Covax: ou on nous envoie les vaccins ou on nous rend l'argent », a-t-il ajouté. Une controverse dure depuis plusieurs mois autour de vaccins que le Venezuela dit avoir acheté à travers le programme Covax.
Selon des précédentes déclarations du président Maduro, les Etats-Unis ont bloqué 10 millions de dollars, dernier paiement de son pays pour bénéficier de Covax, en raison des sanctions notamment américaines prises contre le Venezuela pour l'évincer du pouvoir. Les Etats-Unis considèrent l'opposant Juan Guaido comme président par intérim du Venezuela et ne reconnaissent pas Nicolas Maduro comme président légitime. Depuis trois ans, ils ont multiplié les pressions diplomatiques et les sanctions économiques pour chasser ce dernier du pouvoir, mais sans succès.
Dans un contexte de pénurie de vaccins, le Venezuela, qui a pour objectif de vacciner 70% de ses 30 millions d'habitants avant la fin 2021, administre depuis février les vaccins russes Spoutnik V et chinois Sinopharm. Il a aussi lancé début juillet une campagne de vaccination avec le candidat-vaccin Abdala. Fin juin, le gouvernement vénézuélien avait annoncé la signature d'un contrat pour la fourniture de 12 millions de doses du vaccin cubain qui, selon le laboratoire qui l'a mis au point, a une efficacité de 92%.
Le pays connaît une forte hausse du nombre de personnes touchées depuis mars, avec 275 000 cas pour plus de 3 200 morts, selon les chiffres officiels, mis en doute par l'opposition.