Un appel à la grève nationale lancé en Colombie

12 mai 2021 à 8h00 par Jérome Pasanau

Après l'échec de la réunion avec le président colombien Ivan Duque, le principal collectif de la mobilisation sociale appelle à manifester, mercredi 12 mai.

LATINA
Crédit : Twitter @Col_Informa

La crise en Colombie est loin d’être terminée. La première réunion avec le président colombien, lundi 10 mai, est un échec. Ivan Duque n’a pas réussi à désamorcer la crise, aggravée par la répression policière. Pendant près de quatre heures, des représentants du collectif qui rassemble syndicats, mouvements sociaux et universitaires, ont rencontré Ivan Duque au palais présidentiel, sans parvenir à un accord. Le principal collectif de la mobilisation sociale en Colombie a donc appelé à de nouvelles manifestations et grèves mercredi 12 mai. « Nous appelons la population colombienne à une nouvelle journée de grève nationale le 12 mai », a déclaré Jennifer Pedraza, leader étudiante de ce comité national de grève.

Selon le dernier bilan officiel, les violences qui ont marqué les manifestations initiées le 28 avril ont fait au moins 42 morts et des centaines de blessés. Les ONG locales Temblores et Indepaz dénoncent pour leur part 47 morts « dont 39 pour violence policière ». « Nous demandons que le droit constitutionnel à la manifestation pacifique soit respecté (…) et, au contraire, le discours d’Iván Duque a été complaisant envers les usages excessifs de la force publique », a déploré Jennifer Pedraza. « Il n’y a eu aucune expression d’empathie envers les victimes de la violence exercée de manière disproportionnée contre les manifestants qui étaient pacifiques. Nous avons exigé qu’il soit mis fin au massacre, à la violence officielle et privée contre les personnes exerçant leur droit légitime à protester », a ajouté le président de la Centrale unitaire des travailleurs, Francisco Maltés.

Après les mobilisations massives de 2019 et 2020, le gouvernement de droite est confronté à une nouvelle crise sociale, provoquée par un projet de hausse des impôts visant à pallier l’impact économique de la pandémie. Iván Duque a retiré le texte le 2 mai, mais la répression policière a accru la colère de la rue.