Le photographe franco-brésilien Sebastião Delgado va nous manquer.
Publié : 26 mai 2025 à 14h43 par Ludovic Vilain
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Son décès a été annoncé le vendredi 23 mai par sa famille et depuis, les hommages se multiplient dans le monde entier et à Paris. Ce photographe engagé, très connu au Brésil, exposait régulièrement dans la capitale française. Et pour cause, il avait en fait la double nationalité et la France était devenu son pays d'adoption.
Pendant plus de 50 ans, Sebastião Salgado a construit une oeuvre photographique unique et inégalée, au contenu profondément humaniste et avec un regard sensible porté sur les populations les plus défavorisés et sur les problèmes environnementaux qui menacent notre planète. Le tout, toujours épaulé par son inséparable compagne, Lélia Wanick Salgado. C'est avec elle par exemple qu'il a créé l'institut Terra, une organisation qui oeuvre pour la reforestation à Aimorès, dans l'Etat du Minas Gerais, chez lui au Brésil. C'est là-bas, qu'ils ont réussi à planter par exemple plus de trois millions d'arbres. Une prouesse écologique qui marque, à l'heure de la déforestation en Amazonie notamment.
Mais l'oeuvre de Sebastião Salgado est avant tout photographique et aujourd'hui, trois jours après sa dispartion, ses confrères et d'autres artistes lui rendent un hommage appuyé. Lui qui à travers l'objectif de son appareil s'est battu sans jamais baisser les bras pour un monde plus juste, plus humain et plus respectueux de la nature. Photographe et grand voyageur, il a silloné le monde sans interruption et en 2010, en Indonésie, il a contracté une forme particulière de malaria, alors même qu'il travaillait sur un de ses plus grands projets baptisé Genesis. Et quinze ans plus tard, des complications de la maladie sont survenues et Sebastião Salgado a développé une forme de leucémie sévère, qui a fini par l'emporter.
Né en 1944 à Aimorès au Brésil, il a fui la dictature de son pays et posé ses valises et son appareil photo à Paris en 1969. Il a alors très vite travaillé avec les plus grandes agences photos de la capitale comme Sygma, Gamma et Magnum avant de fonder Amazonas Images en 1994. Un nom qui ne doit rien au hasard puisque l'Amazonie était l'un de ses terrains de travail favoris. C'est là-bas que pendant des années il a photographié les peuples, les animaux, les fleuves et la forêt, à tel point que ce poumont vert de notre planète est devenu pour lui un personnage à part entière, une pièce maîtresse de son travail donnant lieu régulièrement à des exposistions monumentales, à Paris, et partout sur la planète.