L’Equateur, premier pays à donner des droits aux animaux sauvages
Publié : 6 mai 2022 à 11h24 par Iris Mazzacurati
Le pays d’Amérique du Sud a même inscrit ces droits dans sa constitution, une première mondiale.
Les animaux sauvages ont désormais des droits juridiques distincts en Equateur, un pays très investit dans la cause animale. Une décision prise par la cour constitutionnelle, qu’elle a inscrite dans les textes de loi : "Les animaux sauvages possèdent des droits d’exister, de développer leurs instincts innés et d’être à l’abri de la cruauté, de la peur et de la détresse disproportionnées".
En clair, comme le précise la RTBF, la faune sauvage équatoriale ne pourra plus être ni chassée, ni capturée, ni commercialisée par l’Homme.
Une résolution qui fait suite à un drame : le décès d’Estrellita, une femelle singe laineux, capturée illégalement et adoptée par une bibliothécaire. La femelle singe a vécu près de 18 ans auprès de cette famille, avant d’être saisie par les autorités locales. Transférée dans un zoo, Estrellita y a perdu la vie un mois plus tard, après avoir fait une crise cardiaque. Jusqu’alors, ses propriétaires avaient tenté de récupérer l’animal devant la justice, invoquant le désespoir d’Estrellita d’être séparé de sa famille humaine.
"Pour la défense, il y avait bien des études scientifiques qui prouvaient bien qu’Estrellita et ce singe laineux ont un développement assez important dans le cerveau pour ressentir des émotions de détresse et demander un droit à la liberté" explique une spécialiste de l’environnement citée par la RTBF.
Saisie du dossier, la Cour constitutionnelle a tranché... Elle a reconnu le droit de l’animal à la liberté, tout en soulignant l’illégalité de la capture d’Estrellita : "La domestication et l’humanisation des animaux sauvages sont des phénomènes qui ont une grande incidence sur le maintien des écosystèmes et l’équilibre de la nature, car ils provoquent le déclin progressif des populations animales".
Outre le bien-être animal, l’édiction de cette loi pourrait avoir de lourdes conséquences, notamment sur l’existence même des zoos. A moins que les quelques exceptions qui figurent dans le texte : comme la pêche, l’activité d’alimentation et de récréation (tant qu’elles respectent les lois et limitent la souffrance animale) ne leur permettent d’échapper à la fermeture.