Des scientifiques créent pour la première fois un modèle d'embryon humain sans sperme ni ovule

Publié : 8 septembre 2023 à 19h14 par A. L.

Des scientifiques créent pour la première fois un modèle d'embryon humain sans sperme ni ovule
Photo d'illustration
Crédit : Pixabay

Des chercheurs israéliens de l'Institut Weizmann sont parvenus à créer le premier modèle d'embryon humain sans utiliser de gamète. Explications.

Voici une avancée scientifique pleine d'espoir pour la recherche sur les fausses couches et les malformations congénitales : des chercheurs de l’Institut Weizmann, une université située à Rehovot en Israël, ont réussi pour la première fois à développer un modèle d’embryon humain, sans utiliser de sperme, d’ovules ou d’utérus, comme le relate un article publié ce mercredi 6 septembre dans la revue scientifique Nature.

Fabriqué à partir de cellules souches, le modèle d’embryon ressemble à un embryon réel de 14 jours, affirment les scientifiques qui ont participé au projet. Il a même généré des hormones en quantité suffisante pour rendre positif un test de grossesse. Les chercheurs ont salué ces travaux comme une avancée "impressionnante" qui pourrait permettre de comprendre davantage les premiers jours de la grossesse, lorsque les échecs sont les plus fréquents.

 

Étudier l’effet des médicaments durant la grossesse

 

Cette étude, et notamment la création de ce modèle embryonaire, pourrait également servir pour comprendre plus en détail l’effet des médicaments pris lors de la gestation, sur l’embryon, les fausses couches et les maladies génétiques. Malgré tout, cette démarche pose des problèmes juridiques, éthiques et techniques, même si les chercheurs derrière l'étude et d'autres scientifiques ont insisté sur le fait que les structures créées ne devaient pas être considérées comme des embryons humains. Elles "ressemblent fortement, mais ne sont pas identiques" à des embryons humains, a précisé l'étude.

En effet, "ce modèle d'embryon ne pourrait pas se développer s'il était transféré dans un utérus, parce qu'il contourne l'étape nécessaire pour s'attacher à la paroi de l'utérus", a affirmé le Dr Peter Rugg-Gunn qui étudie le développement embryonnaire à l'Institut Babraham au Royaume-Uni, au Guardian