Colombie : un défilé militaire de femmes en body fait polémique

Publié : 16 juin 2022 à 9h48 par Iris Mazzacurati

Défilé militaire
Défilé militaire à l’occasion de la célébration du bataillon Ayacucho de Manizales, en Colombie.
Crédit : Capture écran Twitter

Postée sur les réseaux sociaux depuis quelques jours, la vidéo d’un défilé de femmes portant casquettes, body et cuissardes sur une base militaire colombienne enflamme la toile. Scandaleux sexisme ou vrai malentendu ? Quelques explications.

C’est un bien étrange défilé militaire auquel ont assisté les visiteurs de la caserne de Manizales, en Colombie, à l’occasion de la célébration du bataillon Ayacucho, la semaine dernière.

Sous la pluie, encadrées par des militaires en faction et au son de la fanfare militaire… une dizaine de jeunes femmes ont marché en bataillon. La vidéo de l’événement, relayée sur le net a provoqué une levée de bouclier de la part des internautes devant ce qui était pour eux une manifestation évidente de sexisme, rapporte le magazine colombien Semana, qui a enquêté sur le sujet.

Selon lui, ce à quoi les invités ont assisté ce jour-là n’est pas un défilé militaire, mais un défilé de mode, organisé par deux agences de mannequins du pays, la Big Model Academy et la New Model Talent Diversity Foundation.

Le but ? Une performance "artistique" autour de l'évolution de l'uniforme, depuis les années 20 aux designs les plus futuristes, explique de son côté le magazine Neon. Et il s’agirait donc bien de mannequins et non de militaires.

"Aucun droit des femmes n'a été violé" a réagi l’agence Big Model Academy dans un communiqué avant de préciser que l'armée n’était pas à l’origine de ce défilé, ni artistiquement, ni financièrement.

Dans son propre communiqué, l’armée a rappelé que le défilé a eu lieu lors d’une journée portes ouvertes de la base.

Toujours est-il que l’intérêt de faire défiler des jeunes femmes légèrement vêtues devant des militaires en treillis et ranchos ne saute pas immédiatement aux yeux… et a pu soulever quelques questions auxquelles devra répondre l’enquête de l’Inspection Générale des Armées qui a été ouverte sur les procédures et le processus mis en œuvre. A la clé, de possibles sanctions administratives ou disciplinaires.