Colombie : qui mettra la main sur le trésor de 20 milliards de dollars ?

27 mai 2024 à 13h08 par Rubens Constantino

Le galion San José a été coulé au XVIIIe siècle
Le galion San José a été coulé au XVIIIe siècle
Crédit : WikiMédia Commons

Le galion San José, dont les richesses sont enfouies sous les eaux depuis plus de 300 ans, est au cœur de discussions pour s'accaparer le jackpot. Une société américaine le convoitise, l’Espagne le revendique et les autorités colombiennes ont lancé une expédition sous-marine.

C’était l’un des plus grands vaisseaux de l’armée espagnole du XVIIIe siècle, on l’appelle aujourd'hui le « Saint Graal » des épaves. Le San José a été coulé en 1708 par les forces britanniques, dans la mer des Caraïbes. Il faudra ensuite attendre plus de 3 siècles et une descente à plus de 600 mètres de profondeur, pour que le gouvernement colombien annonce en 2015 la découverte de l’épave au large de Carthagène. Une découverte qui aurait pu rester anecdotique, si le galion ne renfermait pas un trésor jugé « inestimable ». 
En effet, depuis, la revendication de l’appartenance du San José est la source de différends entre l’Espagne, la Colombie, une société basée aux États-Unis ainsi que des communautés boliviennes.
 

Une expedition lancée par la Colombie

Le jeudi 23 mai, les autorités colombiennes ont démarré un programme de recherche afin d’obtenir plus de détails sur l’épave. La première étape de l’expédition consiste à photographier le navire grâce à des capteurs « non intrusifs ». Plus tôt, l’Institut colombien d’anthropologie et d’histoire (ICANH) avait déclaré le site en « zone archéologique protégée » pour « préserver sa valeur scientifique et archéologique ». 
Ces recherches devraient donc déboucher sur la potentielle récupération de la cargaison, que le gouvernement colombien souhaite conserver pour « contribuer à la culture et à la science ».
Photo de l'épave du San José
Photo de l'épave du San José dévoilée par Ivan Duque, ancien président de la Colombie
Crédit : Présidence colombienne
Photo des débris retrouvés du navire San José, coulé au XVIIIe siècle
Photo des débris retrouvés du navire San José, coulé au XVIIIe siècle
Crédit : Présidence colombienne

Un magot qui divise

Si la Colombie semble bien partie pour faire main basse sur le butin, l’Espagne a elle aussi un argument. Le gouvernement espagnol a réclamé la souveraineté du San José, avançant que c’était un « navire d’État », dont le contenu leur reviendrait donc de droit.
Mais dans cette ruée vers l’or sous-marin encore contenu dans l’épave, une société de sauvetage maritime basée aux États-Unis, la Sea Search-Armada (SSA) tente également de tirer son épingle du jeu. La SSA affirme être les premiers à avoir découvert le galion sous les eaux au début des années 1980. Dans une bataille juridique qui dure désormais depuis de nombreuses années entre la société américaine et le gouvernement colombien, la SSA revendique la moité de la valeur estimée du trésor, qui s’élèverait donc à 10 milliards de dollars. 
 
Enfin, une communauté bolivienne installée non loin de la zone de découverte de l’épave estime que les richesses encore détenues à 600 mètres de profondeur ont été récupérées sur leurs terres. Ils éspèrent donc pouvoir en récuperer une partie… À l’instar de certains pirates qui ont souhaité récuperer les biens enfouis. Le site reste gardé secret, sans doute pour en empêcher d’autres de tenter l’expérience.