Vous ne verrez plus de chevaux dans les rues de Malaga.

Publié : 27 février 2025 à 14h19 par Ludovic Vilain

Un cheval dans les rues de Malaga.
Un cheval dans les rues de Malaga.
Crédit : CC0 / Image d'illustration

Si vous êtes déjà allés en Andalousie, dans le sud de l'Espagne, vous avez peut-être mille fois hésité à vous offrir une promenade en calèche dans les rues de la ville. Ces attelages tirés par des chevaux sont en effet une attraction touristique très prisée, mais à Malaga, il va falloir s'en passer au nom, entre autres, du bien être animal.

Imaginez-vous en train de tirer une charge énorme sur les pavés, avec un soleil de plomb et une température de 40 degrés. Eh bien si l'idée vous effraie, dites-vous que c'est pourtant le quotidien de centaines de chevaux, partout dans le monde dans les villes les plus touristiques. Et si à New-York ou Chigago, le froid succède aux étés très chauds, plusieurs grandes cités ont déjà pris la décision d'interdire cette pratique. C'est le cas par exemple de Bruxelles ou Montréal, au Canada. Et à Malaga, c'est pour cette année.

En Andalousie pourtant, les calèches touristiques, que l'on emprunte et que l'on paie comme un taxi, font depuis longtemps partie du paysage. Mais ces dernières années, avec le réchauffement climatique et les températures de plus en plus élevées, les incidents se sont multipliés. On a assisté en effet à des malaises et même aux décès de chevaux totalement déshydratés. La municipalité de Malaga a donc tranché et interdit les balades en calèches à cheval dans la cité. Une mesure anticipée donc, puisqu'à la base cette interdiction était déjà dans les tuyaux, avec date d'effet à 2035. Mais l'évolution rapide du climat, notamment, a poussé les autorités à accélérer.

Malaga est en effet située tout au sud de l'Espagne, dans une région sèche où les températures peuvent monter jusqu'à 45 degrés. Des niveaux qui d'ailleurs, rendent le travail en extérieur particulièrement difficile, pour les humains comme pour les animaux. La décision d'interdire les calèches a donc été prise au nom du bien-être des chevaux mais aussi, en raison d'un réaménagement de l'espace public. En effet, à l'instar d'autres grandes villes européennes comme Paris, Malaga veut réduire la place de la voiture dans ses rues et donner plus d'espace aux piétons. Les calèches, considérées comme des véhicules, certes sans moteur, sont donc aussi dans le viseur. Et si au départ, en 2015, la ville se donnait 20 ans pour révoquer progressivement les licences accordées aux calèches, en ce début d'année elle a décidé de frapper un grand coup. Les 25 licences qui subistent donc encore aujourd'hui seront retirées aux cochers encore en activité. Une mauvaise surprise pour eux qui vivent à plein temps de cette attraction touristique. Ils ont d'ailleurs entamé des discussions avec la mairie de Malaga en espérant obtenir une indemnité de 120 000 euros chacun pour compenser leur perte d'activité.

Néanmoins, pour les nostalgiques des calèches, sachez que certaines d'entre elles continueront de faire des apparitions ponctuelles lors des fêtes traditionnelles de la ville, comme le Carnaval ou la Semaine Sainte. Et tout cela, on peut l'espérer, en respectant les chevaux et en leur donnant à boire suffisamment d'eau.