Italie : la table qui a volé la vedette à Poutine et Macron, fierté de son concepteur

18 février 2022 à 12h00 par Iris Mazzacurati

Rencontre Vladimir Poutine - Emmanuel Macron
Rencontre Vladimir Poutine - Emmanuel Macron, le 7 février 2022.
Crédit : SPUTNIK / AFP

Elle a été l’objet de nombreux détournement sur le net et de nombreux commentaires à travers le monde. La gigantesque table ovale à 100 000 euros, autour de laquelle s’est tenue la réunion entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron a été fabriquée dans une petite entreprise familiale du Nord de l'Italie.

"Une table, c'est un endroit où l'on mange, s'amuse ou joue, mais aussi où l'on décide des guerres ou signe des armistices. J'espère que notre table porte bonheur et ne mène pas à une escalade de la guerre", a déclaré dans un entretien avec l'AFP Renato Pologna, PDG du groupe d'ameublement italien OAK qui en revendique fièrement la paternité.

Le meuble laqué blanc et orné de feuilles d'or, de six mètres de long, a fait fantasmer d'innombrables internautes sur les réseaux sociaux, le détournant en table de ping-pong, piste de danse sur glace ou encore en fresque de Léonard de Vinci, La Cène.

Cette table, "une pièce unique", a été taillée sur mesure et livrée au Kremlin en 1995 et faisait partie "de la plus grosse commande qu'on n'a jamais eue", raconte M. Pologna. Son prix? "Ah, c'était en lires à l'époque, une table de ce genre vaudrait aujourd'hui environ 100 000 euros" et le total de la commande "plus de 20 millions d'euros".

L’Espagne et l’Italie s'en disputent la paternité

Serein, petite barbe grisonnante, se tenant droit derrière son bureau dans son usine à Cantù près du lac de Côme, Renato Pologna exhibe les preuves : une photo de la table reproduite dans un livre sur le Kremlin datant de 1999, un certificat encadré signé le 22 novembre 1996 par le président russe de l'époque, Boris Eltsine, et surtout, les esquisses détaillées de l'objet devenu culte.

"Je suis sûr à 100% de ce que je dis", assure tranquillement ce patron italien âgé de 63 ans, commentant les propos d'un ébéniste espagnol à la retraite, Vicente Zaragoza, qui affirme, comme lui, avoir livré la table au Kremlin, mais "aux alentours de 2005".

"Il s'agit d'une table en hêtre des Alpes", a déclaré à la radio espagnole Cope cet habitant d'Alcasser près de Valence, qui assure avoir reconnu son œuvre en la voyant à la télévision, sans toutefois produire de preuves. 

"J'imagine que, comme en Espagne ils disent avoir fabriqué une table identique à la nôtre, ils ont fait une réplique, mais je n'en sais rien", a commenté Renato Pologna, soucieux d'éviter toute polémique.

 

(Avec AFP)