L'Espagne est le nouveau leader mondial du tourisme.

On peut toujours se consoler en voyant le verre à moitité plein plutôt qu'à moitié vide, mais cette fois-ci, c'est sûr l'Espagne est bien le pays leader incontesté du tourisme mondial, en termes de recettes en tout cas. En effet, si la France peut se vanter d'avoir accueilli plus de 100 millions de touristes en 2024, elle n'a engrangé que 71 milliards d'euros de recettes, loin derrière son rival espagnol qui caracole en tête du classement avec 126 milliards d'euros de revenus liés au tourisme l'année dernière. Et pour enfoncer le clou, nous ne sommes même pas deuxième mais quatrième dans ce classement qui s'annonce difficile à digérer pour les professionnels du secteur. Et si on tient compte de l'émergence des nouvelles destinations très à la mode comme Dubaï ou l'Albanie, il y a vraiment du soucis à se faire pour les années à venir. Mais heureusement, ce coup de semonce semble plutôt faire réagir les acteurs touristiques, en tout cas pour l'instant.

L'annonce est tombée le 3 juillet dernier lors d'un colloque organisée par l'Alliance France Tourisme, et c'est Dominique Marcel, son président qui a tiré la sonnette d'alarme. Malgré ses 100 millions de touristes l'année dernière, la France est en panne sur le plan des recettes et ce résultat doit pousser tout le monde à réfléchir à la nouvelle stratégie à adopter pour reprendre des parts de marché au concurrent espagnol. Pour retrouver sa place de leader donc, la France doit se concentrer sur la "dépense touristique" , comme l'a justifié Dominique Marcel auprès de l'AFP. Et visiblement, il y a du boulot.

Notez par exemple que si nous recevons toujours énormément de touristes chez nous, ceux-ci restent en moyenne moins longtemps que dans d'autres pays européens. Alosr certes, nous avons des villes et des monuments qui font rêver la planète entière mais visiblement, cela ne suffit plus. Si la Tour Eiffel et le Mont Saint-Michel battent toujours des records de fréquentation, on est plus aujourd'hui dans l'ère du "trois petits tours et puis s'en vont". Et forcément, si la durée moyenne du séjour en France diminue, du côté des recettes c'est la même chose. Il faut donc aujourd'hui se concentrer là-dessus et mettre au point un plan pour que les touristes dépensent plus. En gros, privilégier la qualité à la quantité.

Lors du collloque organisé par Alliance France Tourisme, auquel participaient de très gros acteurs comme le groupe hôtelier Accor, la SNCF ou encore la Compagnie des Alpes, certains en ont donc profité pour conclure des accords et annoncé des investissements dans les territoires. De nombreux professionnels ont aussi demandé une augmentation de la capacité d'hébergement touristique, souvent monopolisée par les locations entre particuliers du type Airbnb. Et même si ce type de location saisonnière est notamment dans le viseur de plusieurs grandes villes, comme Paris depuis plusieurs années, la réglementation à laquelle elles sont soumises est souvent plus avantageuses que pour un hébergement classique comme les hôtels par exemple. Et ce n'est pas pour rien si l'Espagne, grande gagnante pour l'instant, cherche aussi à réduire le recours à ce type d'hébergements, mais jusqu'à quand ?