En Espagne, certaines régions peinent à attirer les touristes.

Publié : 15 octobre 2025 à 16h29 par Ludovic Vilain

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Difficile à croire quand on voit les images des Ramblas de Barcelone ou des plages de la Costa Del Sol, mais en Espagne, il n'y a pas des flots de touristes partout. Alors, si vous voulez découvrir ce très beau pays sans jouer des coudes et vous retrouver dans les embouteillages, suivez le guide.

Eh oui, en 2025 en Espagne, il y a encore des régions et des provinces méconnues que les touristes étrangers ignorent. Et ce, aux quatre coins du pays, même si les spots les plus ignorés des visiteurs se trouvent le plus souvent à l'intérieur des terres, loin des plages de la Costa Brava. La Costa Brava qui elle se trouve en revanche en proie au surtourisme, que ce soit à Barcelone ou dans les stations balnéaires les plus connues comme Rosas ou LLoret del Mar. Un phénomène qui d'ailleurs inquiète les autorités locales au point de mettre en place des mesures radicales pour freiner les flux touristiques. Suspension des licences touristiques ou interdiction d'ouvrir de nouvelles auberges de jeunesse par exemple. Et parallèlement à cela, de nombreuses manifestations de riverains hostiles aux touristes se multiplient partout dans le pays, comme aux îles Canaries ou dans l'archipel des Baléares. Et pour cause, sur l'île de Majorque par exemple, plus de neuf touristes sur 10 sont étrangers, un record qui nourrit le flambée des prix et le malaise social sur place. Mais pendant que certaines régions espagnoles tentent de limiter le surtourisme, d'autres peinent à accueillir des visiteurs.

C'est le cas par exemple de Zamora, Cuenca, Soria, Jaén ou encore Ciudad Real qui font partie d'une dizaine de provinces où les réservations à la nuit sont même inférieures aujourd'hui à leur niveau de 2019, avant la pandémie de Covid. A Zamora par exemple, la chute atteint 25% et à Cuenca, 2025 s'annonce comme la 13ème pire année en termes de fréquentation internationale depuis 2007. Même Toledo, Zaragoza ou Granada, pourtant très connues pour leur riche patrimoine historique et culturel peinent à retrouver leur niveau d'avant la crise du Covid. Et pourtant, ces jolis coins d'Espagne ne manquent ni de charme, ni d'attraits. Beaucoup parmi eux ont même décidé d'investir massivement dans le tourisme culturel, la gastronomie et les activités de plein air, mais sans succès pour l'instant.

La province la moins touristique du pays par exemple, Soria, reçoit moins d'un voyageur sur dix d'origine étrangère, un ratio qui n'a pas bougé d'un pouce depuis vingt ans. A Jaén également, on peine à rivaliser avec Valencia ou Sevilla. En effet, ici, on compte à peine un étranger pour 2000 habitants. Alors qu'à l'opposé, les Baléares, avec Minorque ou Ibiza, affichent un ratio d'un étranger pour sept habitants, une différence considérable. Et ce contraste, frappant, s'accentue un peu plus chaque année.

La Catalogne d'ailleurs, illustre à elle seule ce clivage entre l'Espagne ultra-touristique et les régions délaissées. Dans ce territoire du Nord-Est du pays aussi grand que la Belgique, on trouve l'une des villes les plus visitées d'Europe, Barcelone, et des régions beaucoup moins connues, voire totalement délaissés par les visiteurs étrangers. C'est les cas par exemple de La Garrotxa, le Ripollès et les Terres de l'Ebre qui sont pourtant spectaculaires. Mais malgré leurs attraits naturels et culturels, elles ne séduisent pour l'instant qu'un public local, loin des britanniques et des allemands qui font la queue devant la Sagrada Família, la célèbre cathédrale inachevée de Barcelone. Alors, maintenant, si vous êtes curieux, vous savez où aller pour vous dépayser. Et en plus bonne nouvelle, les tapas, vous en trouverez partout sur votre chemin et elles seront sans doute moins chères dans un bistrot de Toledo que dans le quartier gothique de Barcelone.