Service national universel : les principales organisations de jeunesse s’y opposent

4 juin 2018 à 11h27 par Bertrand Loppin

Dans une tribune publiée dans le journal du dimanche, un collectif rassemblant une quinzaine de mouvements de jeunesse monte au créneau contre le futur service national universel. Il dénonce un projet contraignant et incohérent.

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Crédit : Pixabay

Depuis plusieurs mois, le gouvernement travaille sur un projet de service national universel. Emmanuel Macon l’avait promis lors de sa campagne pour les présidentielles. Aux dernières nouvelles, un groupe de travail mandaté par le chef de l’état a rendu ses propositions. Ce service national universel serait obligatoire pour tous les jeunes âgés entre 15 et 18 ans. Il pourrait se dérouler en deux temps. Tous dabord, une première partie d’une durée mois qui comprendrait notamment des activités sportives, un apprentissage des gestes de premier secours. Il pourrait se prolonger ensuite par une phase de trois à six mois pour effectuer un engagement citoyen avant 25 ans.

Alors que les derniers arbitrages sur le sujet sont attenus dans les semaines à venir, une quinzaine d’organisations de jeunesse a décidé de se regrouper dans un collectif pour s’opposer à ce projet. On y trouve notamment des syndicats étudiants - Fage, Unef - et lycéens - SGL, UNL -, la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), le MAG Jeunes LGBT ou encore Jets d'encre, une association qui promeut les journaux réalisés par les jeunes, et Animafac, un réseau national d'associations étudiantes. Ce collectif a publié une tribune dans le journal du Dimanche du 3 juin. Très clairement ces organisations ne veulent pas d’un service national obligatoire. Le collectif dénonce les incohérences et la caractère contraignant de ce projet qu’il qualifie de démagogique.

C’est en effet le caractère obligatoire de ce service universel qui ne passe pas. Pour ces organisations, la volonté de s’engager doit se faire de manière souple et pas dans un cadre rigide et contraignant. Un engagement contraint n’est plus un engagement. La philosophie même du projet pose problème pour les organisations signataires de la tribune. Pour elles, la mixité sociale ne se décrète pas, elle se construit. Plutôt que de dépenser de l’argent dans ce projet de service national universel, le collectif suggère au gouvernement de consacrer cet investissement à l'accompagnement des jeunes en difficulté, à la prévention des risques ou encore au passage du Code de la route, ou des formations sur l'égalité femmes-hommes. 

Face à cette fronde, le ministre de l’éducation nationale a réagit. Jean-Michel Blanquer assure qu’il y aura une consultation de la jeunesse sur le sujet. Le ministre a proposé aux 15 organisations de se rencontrer et d’ouvrir le dialogue.