Scandale de vaccination au Pérou : deux ministres démissionnent

15 février 2021 à 9h33 par TD

Scandale politique au Pérou : deux ministres ont présenté leur démission en l'espace de quelques jours, après une affaire autour de la vaccination. Explications.

LATINA
Elisabeth Astete, ministre des Affaires étrangères, a reconnu avoir été vaccinée alors qu'elle n'éta
Crédit : Commons Wikimedia

Ce dimanche 14 février, Elizabeth Astete, ministre péruvienne des Affaires étrangères, a annoncé qu’elle avait démissionné. Le motif ? Elle s’est fait vacciner contre le Covid-19 dès le mois de janvier, alors qu’elle n’est pas prioritaire. Elle a reconnu une “grave erreur”.

Sa démission a aussitôt été acceptée par le président par intérim. Dans une déclaration télévisée, Francisco Sagasti s’est dit “indigné et furieux de cette situation qui met en péril les efforts de nombreux Péruviens”.

Cette nouvelle démission intervient deux jours après celle de Pilar Mazzetti, ministre de la Santé, pris dans la tourmente d’un autre scandale autour de la vaccination : l’ancien président Martin Vizcarra a lui aussi bénéficié d’un vaccin contre le Covid-19, dès le mois d’octobre, quelques semaines avant sa destitution par le parlement. Celui qui brigue un siège parlementaire aux élections du 11 avril a affirmé qu’il s’était porté volontaire dans un essai clinique du vaccin Sinopharm, mais l’université en charge de l’essai a démenti cette information. La révélation a provoqué un tollé et la ministre de la Santé a dû démissionner.

Le Pérou, qui doit faire face à une explosion des cas depuis début janvier, a dû reconfiner certaines régions dont Lima, la capitale. Le président Sagasti, âgé de 76 ans, s’est fait vacciner en public et a incité les Péruviens à faire de même. Pour autant, il n’existe pas de calendrier de vaccination dans le pays, qui n’a reçu qu’un million de doses du vaccin Sinopharm. Le personnel de santé est prioritaire. 

Selon les médias péruviens, de nombreux responsables et fonctionnaires pourraient avoir été vaccinés de manière anticipée. Sinopharm aurait donné 2 000 doses supplémentaires destinées aux personnels en charge de l'essai et aux membres du gouvernement péruvien. Des personnalités politiques ont immédiatement démenti publiquement avoir été vaccinées.