Nicaragua : le gouvernement accuse les opposants arrêtés d’être à la solde de Washington

17 juin 2021 à 7h00 par Jérome Pasanau

Selon les autorités nicaraguayennes, les quatre opposants arrêtés seraient des « usurpateurs » financés par les États-Unis pour renverser le président Daniel Ortega.

LATINA
Treize opposants au gouvernement ont été arrêtés depuis début juin.
Crédit : Flickr

Le gouvernement nicaraguayen a accusé lundi 14 juin, les quatre opposants et candidats potentiels à la présidentielle, arrêtés par les autorités, d’être des « usurpateurs » financés par les États-Unis pour renverser le président Daniel Ortega. Ces opposants, arrêtés à cinq mois de l’élection présidentielle, ne « représentent pas la véritable opposition au Nicaragua » a estimé le gouvernement dans un texte intitulé « Nicaragua : pour la défense de la souveraineté et de l’État de droit ». « La seule chose en commun qu’a ce groupe d’usurpateurs est sa loyauté au gouvernement des États-Unis » a ajouté le gouvernement, qui estime qu’« à travers leurs ONG respectives, ils ont reçu des millions de dollars » de Washington pour « renverser le gouvernement élu » du président Ortega.

Treize opposants au gouvernement ont été arrêtés depuis début juin. La journaliste Cristiana Chamorro, fille de l’ex-présidente Violeta Chamorro, a été la première opposante arrêtée. Placée depuis en résidence surveillée, elle fait figure de principale concurrente à Daniel Ortega. L’ancien diplomate Arturo Cruz, le politologue Félix Maradiaga et l’économiste Juan Sebastian Chamorro, cousin de Cristiana, ont également été interpellés. Washington et les Nations Unies ont réclamé leur libération immédiate.

Les États-Unis ont en outre infligé des sanctions à quatre proches du chef de l’État. Le président démocrate de la commission des Affaires étrangères du Sénat américain, Bob Menendez, et le républicain Marco Rubio, ont exhorté le président américain Joe Biden à utiliser « tous les outils dont disposent les diplomates pour affronter le régime d’Ortega ». Dans une lettre au secrétaire d’État Antony Blinken, ils réclament un accroissement des sanctions économiques contre des proches d’Ortega et une intensification de la collaboration avec l’Organisation des États américains en vue d’un rejet multilatéral de « l’attaque antidémocratique » du gouvernement nicaraguayen.