Les traditions insolites de la semaine sainte en Espagne.

Chaque année à cette époque La Semana Santa anime l'Espagne et transforme le pays en un grand théâtre de ferveur et de foi. Les espagnols en effet, s'ils ne sont pas tous catholiques, sont quand même très nombreux à célébrer les fêtes de Pâques, avec dans chaque région des spécificités. Et si les processions, célèbres en Andalousie, attirent souvent les regards du monde entier, d'autres événements, plus insolites font aussi vibrer le pays. Entre humour, folkore et coutumes ancestrales, les traditions sont à l'honneur à cette époque de l'année.

Exemple à León ou la ville a vibré hier au rythme de la processions des ivrognes. Une tradition fêtée chaque jeudi saint et qui remonte à 1929. Cette année-là, Genaro Blanco, un habitant du coin très connu pour son côté fêtard et bohème, est mort tragiquement. Il a été percuté par un camion-poubelle alors qu'il urinait contre les remparts de la ville. Un drame insolite qui a donc accouché de cette procession unique pendant laquelle on boit de l'eau de vie locale, en mangeant des toasts au fromage dans les rues de la vieille ville. On est très loin, vous en conviendrez, d'une tradition pieuse et catholique.

A Valencia, plus à l'est, une autre coutume est aussi très vivace à cette période de l'année. Dans la troisième ville d'Espagne, les habitants ont en effet l'habitude de jetter leur vieille vaisselle par les fenêtres pendant la nuit du samedi au dimanche de Pâques. C'est leur manière bien à eux de célébrer la résurrection du Christ, mais c'est aussi un peu dangereux si vous vous promenez dans les rues. Pensez-donc à lever les yeux ou bien portez un casque de protection si vous tenez à déambuler dans le centre-ville.

Du côte de la Catalogne, on a ses petites habitudes aussi pour célébrer la fête de Pâques. Dans un village de mille habitants à peine, nommé Verges, on fait revivre une tradition qui remonte carrément au Moyen-Âge. Une sorte de danse macabre digne du clip Thriller de Michael Jackson. La nuit du jeudi saint, à la lueur des flambeaux, cinq squelettes déboulent dans les rues pour effectuer une chorégraphie mortifère accompagnée par des gros coups de tambours. Croyez-nous sur parole, ça réveille son homme et il n'est pas facile de s'endormir sereinement après ça.

Et puis à Calanda aussi, il est difficile de fermer l'oeil pendant ces célébrations de la fête de Pâques. Dans cette ville de la province aragonaise de Teruel, on a pris aussi l'habitude de faire un maximum de bruit pour célébrer la mort du Christ. Chaque vendredi saint à midi pile, un vacarme assourdissant s'empare de la plus grande place de la ville. Au premier des douze coups de midi, des centaines de tambours battent à l'unisson et ne s'arrêtent plus jusqu'au lendemain matin. Un vacarme assourdissant qui faisait dire au cinéaste Luis Buñuel, originaire de la ville, qu'il était "un tonnerre bouleversant, presque enivrant".