Thomas Pesquet, premier Européen dans l’espace avec Space X

29 juillet 2020 à 7h19 par Iris Mazzacurati avec AFP

Il nous avait fait rêver avec ses photos prises depuis la Station spatiale internationale en 2016, l'astronaute français Thomas Pesquet y retournera au printemps 2021 à bord de la nouvelle capsule américaine Crew Dragon de Space X.

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Sa seconde mission de six mois s'appellera "Alpha". Image d'illustration
Crédit : Pixabay

L'Agence spatiale européenne (ESA) l’annoncé mardi 28 juillet, Thomas Pesquet s'envolera vers la Station spatiale internationale (ISS) au printemps 2021, à bord de la nouvelle capsule américaine Crew Dragon de Space X, pour sa seconde mission de six mois baptisée "Alpha".

 "J'aurai la chance d'être le premier Européen à voler sur ce véhicule", a déclaré à l'AFP l'astronaute de l'ESA, qui devrait décoller "fin mars" depuis Cap Canaveral en Floride, avec trois autres membres d'équipage : les Américains Shane Kimbrough et Megan McArthur, ainsi que le Japonais Haki Kohoshide, tous vétérans comme Thomas Pesquet.

"C'est nouveau, on est très enthousiastes de voler sur un véhicule différent !", a commenté Thomas Pesquet, qui avait piloté une fusée russe Soyouz pour sa première mission vers l'ISS (2016-2017).

Le lancement de la première capsule du groupe privé américain Space X, en mai, a marqué la fin du monopole spatial russe pour les vols habités. Depuis l'arrêt, en 2011, des vols de navettes américaines, les pensionnaires de la Station partaient tous du cosmodrome de Baïkonour.

Ce premier décollage d'un Européen depuis le sol américain depuis 2011 "montre que le caractère international du vol habité perdure, même lors de l'utilisation de véhicules commerciaux construits aux Etats-Unis", s'est félicité dans un communiqué Jan Wörner, le directeur général de l'ESA, qui finance la mission "Alpha".

Selon lui, "la collaboration étroite" entre les agences spatiales partenaires de la Station - Nasa (Etats-Unis), Jaxa (Japon), l'ASC (Canada), Roscosmos (Russie) et ESA (Europe) - "demeure forte et continuera à l'être à l'avenir".

Les dessous de la mission

Thomas Pesquet s'est déjà entraîné sur les simulateurs chez Space X, la société d'Elon Musk basée en Californie. Dans le "cockpit futuriste" de Crew Dragon, doté à 100% d'écrans tactiles, "il ne reste plus qu'à installer l'application "lancement" sur les tablettes géantes", a-t-il tweeté, enthousiaste.

 

Sa seconde mission de six mois s'appellera "Alpha", d'après Alpha du Centaure, le système planétaire le plus proche de la Terre, qui avait également inspiré la mission "Proxima". Le nom a été choisi parmi plus de 27 000 propositions lors d'un concours de l'ESA. Alpha était aussi l'appellation d'origine de la Station, dont il est toujours l'indicatif d'appel radio.

L'équipage de l'ISS sera composé en moyenne de sept membres - au lieu de six, les capsules habitées américaines pouvant embarquer quatre personnes, soit une de plus que les Soyouz.

A programme : beaucoup de recherche scientifique, avec notamment des expériences sur les cellules souches et leur vieillissement, très différent en micropesanteur, a expliqué Thomas Pesquet. Et la préparation des futures missions vers Mars et la Lune - pour laquelle il est candidat.

L'ESA a également obtenu une mission supplémentaire en 2021 pour le premier vol de l'astronaute allemand Matthias Maurer, qui s'entraîne actuellement comme doublure de Thomas Pesquet.