L'Amérique Latine, terre du football féminin (vidéo)

31 janvier 2020 à 15h30 par Jérome Pasanau

Direction l'Amérique Latine pour parler football féminin.

LATINA
Crédit : Pexels

Et pour nous parler de ballon rond justement, rendez-vous avec Mélina Boetti. Elle est co-fondatrice de Little Miss Soccer. Un projet autour de la question de l’émancipation des femmes sous le prisme du sport, et plus exactement du football.

Avec Candice Prévost, autre fondatrice du projet, elles ont fait le tour du monde pour réaliser un documentaire disponible en 12 épisodes sur leur chaine Youtube. Une expérience hors du commun, qui leur a permis de découvrir un football très différent d’un pays à l’autre en Amérique Latine. On débute avec le Mexique :

« On a assisté à l’éclosion. C’était le lancement du championnat professionnel, où les joueuses commençaient à être payées malgré des règlements qui affichent encore des idées anti progressistes, très machistes. Les joueuses doivent être jolies pour pouvoir adhérer au club. C’est pour ça que l’on a une uniformisation des footballeuses, souvent avec des cheveux longs, des ongles peints, cheveux tirés, des boucles d’oreille… Elles se sont professionnalisées, elles accèdent à des infrastructures dans des clubs masculins qui leur permettent quand même d’accéder au niveau. Mais en contrepartie, on leur dit quand même soit u peu bonne, tient toi à carreau, et essaye de te faire les ongles. »

Après le Mexique, petit passage par le Pérou, avec cette fois une autre approche du football :

«  On est tombé sur une pratique du football qui était jouée par des tisseuses, donc des artisanes d’une communauté péruvienne. Là, le football a été décrété comme un exutoire, pour sortir un peu du quotidien. En réalité, c’est presque un luxe pour elle. Nous, elles nous ont demandé de l’argent pour qu’on puisse jouer un match avec elles. Dans la mesure où le temps qu’elles passaient avec nous à jouer ce match, et bien elles n’étaient plus rémunérées pour fabriquer leurs sacs, pour vendre leurs tissus… En fait, on leur a donné une compensation salariale qui est l’équivalent d’une journée. »  

Enfin pour terminer le voyage, les filles se sont rendues en Argentine :

« En Argentine, c’était vraiment des filles, qui depuis la coupe du monde 2014 à Rio, s’étaient autorisé le droit de jouer, de louer des terrains. Du coup, petit à petit, elles ont investi des espaces qui étaient destinés à cette pratique là. Toutes sont fans de Maradona, puisqu’elles regardent toutes, depuis petites le foot avec leurs pères qui sont actionnaires de clubs, fans… On sent que c’est comme à Marseille cette passion du foot. Et elle n’est pas genrée la passion, en tant que spectatrice et observatrice. Et elle le devient puissance mille quand il s’agit d’y jouer. »

On reviendra d’ailleurs mercredi prochain sur ce machisme ambiant en Amérique Latine autour de cette question du sport féminin. Et on en profitera aussi pour évoquer une figure emblématique du football féminin Latino. Une certaine Marta.