L’air que nous respirons est-il dangereux pour la santé ?

21 septembre 2017 à 12h00 par Bertrand Loppin

Nous sommes de plus en plus sensibles à la qualité de l'air que nous respirons et aux mesures à prendre en cas de pollution. Si la situation s'est améliorée ces cinq dernières années, les risques pour la santé n'en sont pas moins importants.

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Les français sont de plus en plus sensibles aux messages de prévention pour se prémunir contre la pollution de l’air. Selon un sondage Opinionway pour Generali, en cas de pic de pollution, les français chercheraient avant tout à éviter les activités pouvant les surexposer à l’inhalation de substances nocives. Ils renonceraient en priorité à pratiquer des activités physiques intenses. Ils éviteraient également massivement de se promener accompagnés de leurs enfants. Pour préserver leur santé, ils sont également prêts à modifier leurs habitudes. 82% sont d’accord pour réduire leur vitesse. Même si l’enthousiasme est un peu moins intense, 70% pourraient envisager de limiter leurs déplacements en n’utilisant pas leurs voitures pour un voir plusieurs jours.

Il semblerait donc que les gens soient de plus en plus conscients que l’air que nous respirons n’est pas toujours bon. Ainsi, toujours selon ce sondage Opinionway Generali, 52% estiment que la qualité de l’air s’est dégradée ces cinq dernières années. Ce pourcentage atteint 61% chez les franciliens. Ils sont même 42% à déclarer ressentir les effets négatifs de la pollution sur leur santé. Là encore ce ressenti est plus important en région parisienne pour les habitants de Paris et de son agglomération.

Pour autant, la situation n’est pas si dramatique. Alors qu’il pleut des diamants sur Neptune et Uranus, depuis les années 2000, les concentrations de particules fines et de dioxyde d’azote dans l’air ambiant ont chuté d’au moins 15%. De leur côté, les pics d’ozone ont été réduits de près de 4%. Les composés soufrés et les métaux lourds ont également substantiellement baissé. Ces bonnes nouvelles ont été constatées dans un récent rapport du laboratoire central de la qualité de l’air. Malgré cela, il faut cependant rappeler que 50 000 morts prématurées sont causées chaque année par la pollution atmosphérique en France. Le conseil d’état a d’ailleurs donné jusqu’au 31 mars 2018 au gouvernement pour ramener les accumulations de dioxyde d’azote et de particules sous les seuils autorisés par l’Union Européenne. Ces derniers étaient en effet dépassés en 2015 dans plusieurs zones, entre autres, Paris et Grenoble.

Alors, quels sont les vrais risques pour notre santé si l’on se retrouve exposé à la pollution de l’air ? Ils sont de trois types. Le premier est un risque cardio vasculaire. Si la pollution de l’air en particules fines augmente de 10µg/m3 par an, cela s’accompagne en moyenne d’une augmentation de la mortalité cardiovasculaire de 11%, d’une augmentation du risque d’infarctus de 12% et d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) de 19%. Attention ensuite au risque pulmonaire et respiratoire. La pollution de l’air, et notamment celle due au diesel, fait augmenter l’apparition des cancers du poumon, et des maladies respiratoires comme l'asthme. Cette pollution va aussi exacerber les symptômes des patients déjà atteints (bronchite chronique, asthme...). Enfin, Il y a aussi un risque cérébral. Les particules ultra-fines sont capables d’entrer dans le cerveau. On a mis en évidence un lien entre particules fines et maladies neurodégénératives neurologiques comme Alzheimer.