L’accident du métro de Mexico provoqué par un « défaut structurel »

18 juin 2021 à 8h00 par Jérome Pasanau

Les experts chargés de faire la lumière sur l'effondrement meurtrier d'une ligne du métro aérien dans la capitale mexicaine début mai ont identifié plusieurs défaillances dans le processus de construction.

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Les proches des victimes de l'accident, qui a fait également quelque 80 blessés, accusent les autori
Crédit : Flickr

L’effondrement d’une ligne du métro aérien à Mexico, qui fait 26 morts début mai, a été provoqué par un « défaut structurel », selon les conclusions préliminaires d’une expertise rendue publique mercredi. « L’accident a été provoqué par un défaut structurel » a déclaré Jesus Esteva, responsable des travaux publics à la mairie de Mexico, lors d’une conférence de presse. Il citait les conclusions d’un rapport réalisé à la demande de la municipalité par la société d’expertise norvégienne Det Norske Veritas (DNV) pour tenter de comprendre les causes de l’accident qui a vu une rame du métro aérien plonger dans le vide en mai dernier après l’effondrement d’un pont.

L’expertise a identifié plusieurs « défaillances dans le processus de construction », notamment des problèmes liés à des soudures « non finies et/ou mal exécutées », à un « manque de boulons (…) dans les poutres du pont », ainsi qu’à l’utilisation de « différents types de béton » dans l’édifice.

Le tronçon concerné de la ligne 12, connue sous le nom de Golden Line, est long de 24,5 km et a coûté 1,2 milliard de dollars. Il a été inauguré en octobre 2012 lorsque l’actuel ministre des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard, un proche du président Andres Manuel Lopez Obrador, était maire de la métropole. Le chantier avait été entaché par une controverse portant sur les dépassements de budget et de multiples défaillances techniques.

En 2014, l’exploitation de 12 stations avait été suspendue pendant un peu plus d’un an en raison, déjà, de dégradations de la voie, des traverses, des fixations des rails, elles-mêmes sujettes à une ondulation suspecte.

En plus de l’expertise de la société norvégienne, qui doit remettre encore deux rapports les 14 juillet et 30 août prochains, la catastrophe fait l’objet d’une enquête du bureau du Procureur. Les proches des victimes de l’accident, qui a fait également quelque 80 blessés, réclament que justice soit faite, accusant les autorités de négligence.