Brésil : un juge ordonne au gouvernement de protéger des peuples indigènes

27 mai 2021 à 8h00 par Jérome Pasanau

Le gouvernement de Jair Bolsonaro devra protéger les peuples indigènes présents en Amazonie.

LATINA
L'exploitation minière illégale est l'une des principales causes de destruction de la forêt amazonie
Crédit : Flickr

« Devant la menace d’attaques violentes et de la présence d’envahisseurs », un juge de la Cour suprême fédérale du Brésil a ordonné lundi 24 mai au gouvernement, de protéger les peuples indigènes présents sur les territoires Yanomami et Mundurucu, dans le nord de l’Amazonie. Le gouvernement devra « adopter immédiatement toutes les mesures nécessaires pour protéger la vie, la santé et la sécurité des peuples indigènes qui habitent dans les territoires indigènes Yanomami et Mundurucu » a décrété le juge Luis Roberto Barroso.

Le 10 mai, l’association Hutukara Yanomami avait dénoncé une confrontation entre indigènes Yanomami et mineurs illégaux qui avaient envahi la communauté de Palimiu, dans l’État de Roraima, au cours de laquelle quatre mineurs et un indigène ont été blessés par balle.

Depuis 2020, les indigènes Yanomami alertent sur la situation extrêmement tendue au sein de leur réserve, la plus grande du Brésil, qui s’étend sur 96 000 km² et compte quelque 27 000 habitants autochtones. Les organisations indigènes et environnementales disent déplorer la présence de quelque 20 000 mineurs illégaux en territoire Yanomami.

Le gouvernement de Jair Bolsonaro de son côté affirme que le nombre de mineurs illégaux ne dépasse pas les 3 500. L’exploitation minière illégale est l’une des principales causes de destruction de la forêt amazonienne. Elle s’est étendue de 30% en 2020 sur les terres des Yanomami, détruisant l’équivalent de 500 terrains de football, d’après un rapport publié fin mars par l’association Hutukara Yanomami.